Du bonheur d'enseigner
Ces dernières semaines m'ont fait croiser des classes qu'on peut dire difficiles ou pénibles, selon l'humeur et le taux d'épuisement-découragement. De ces classes qui vous donnent la nausée, non qu'elles vous écoeurent, mais qu'elles vous demandent tant qu'elles vous essorent, jusqu'au ZUT généralisé du corps.
De ces classes qu'on ne peut pas faire longtemps.
Ce matin, j'ai été appelée dans une CLIS, Classe d'Intégration Scolaire, lieu de pause et de transit pour enfants aux difficultés multiples, qui à l'année, qui à cheval sur d'autres classes, qui pour un temps, qui pour tout le temps. C'est la deuxième que je fais cette année. Mais on ne peut pas concevoir deux univers plus différents. La première rélevait de la sus-citation. L'autre... Un bonheur. L'opposé.
Je suis dans une parenthèse rassurante et constructive, dans un univers fait pour sécuriser et stimuler les enfants, les aider à devenir des élèves à part entière. Ils sont heureux de me faire entrer dans leur univers, moi d'y travailler, eux de me voir si contente de les rencontrer. Ils ont des difficultés mais qu'à cela ne tienne, je suis là pour les aider.Je suis bien plus à ma place ici que face à des enfants qui savent déjà tout.
Cet après-midi, je suis seule avec eux [J'ai eu une Assistante de Vie Scolaire ce matin dans la classe]. Plus inquiétant, plus destabilisant. J'en connais qui vont suréagir en l'absence de repères. Mais peu importe.
Nous sommes bien ensemble et nous allons avancer.
PS: Connaissant l'enseignante par ailleurs, la sérénité de sa classe m'étonne à moitié. Merci pour ce cadeau fait aux enfants et dont je profite.