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Jour de colère
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23 février 2010

Crimes et châtiments

Martinet

"Ce n'est pas une réparation, c'est une punition".

Petit phrase de peu de mots mais de vastes réflexions.
Et qu'elle me déplaisait, heurtait ma sensibilité!
En fait, parce que j'ai jamais réussi à avalé "œil pour œil, dent pour dent". Pour moi, la punition est une vengeance, une sorte de réparation factice de l'équilibre de la JUSTICE cosmique que la faute aurait brisé. Comme un sacrifice à un dieu malsain, au mal répond la mal, et ça peut durer longtemps. C'est gâaaaaaché.
Punir, c'est aussi un fonctionnement par la peur: "Je serai puni si j'agis mal. Mais sans punition, je fais ce que je veux." Ce fonctionnement est intéressant dans les cas extrêmes, quand on pense que les gens ne feront l'erreur qu'une fois. Donc ils ne doivent pas la faire. La punition est l'apanage des situations dites à risque. Mais elles sont si rares. Et on se rend compte que l'énergie qu'on emploie à punir est un investissement de faible rendement, comme le démontre les études réalisées dans les pays abolitionnistes.
Alors comment obtenir une modification du comportement d'un être humain, passer du mode gênant au mode indifférent, voir souhaité? Deux méthodes:

Le retrait, sortir l'individu du milieu qu'il gène.
La réparation: quand le fauteur la réalise, il prend la mesure de la nuisance, de la pénibilité de la réparation et ça lui fait passer la goût de la chose. Son implication le responsabilise, ça devient sa chose et il prend plus soin.

Testé et approuvé sur des centaines de bambins. Cela marche sur 98% d'entre eux, les résultats mettent juste plus de temps à se voir...que la traditionnelle punition.

Restent les 2%. Il en reste toujours...

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Commentaires
A
Je te suis, à cette nuance près, l'ambiance générale. Quand on parle de victime, on s'étale sur une sorte d'héroïsation malsaine. La victime, c'est l'aventurier "passif" des temps modernes. Pitié !!!<br /> Mais la réparation (envers la partie lésée, dont les personnes) me parait en effet à remettre au centre de nos préoccupations de JUSTICE, parce que la plus efficiente moralement et socialement.
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J
La justice est centrée dans ses axiomes sur la punition du coupable, et non sur la réparation à la victime. En conséquence elle cherche la répression, en oubliant toute une dimension de la justice : l'humanité en faveur de la victime. <br /> <br /> Pour "oeil pour oeil, dent pour dent" il ne s'agit pas de l'expression d'une volonté de vengeance mais un principe à l'instar de ceux proposés par Beccario dans Des délits et des peines : la proportionnalité de la faute par rapport à la sanction : pour un oeil, pas plus qu'un oeil; pour une dent, pas plus qu'une dent ! Cela a permis d'échapper aux représailles sur la famille d'un condamné en son temps... Mais notre époque a oublié les réflexions sur la justice et nous peinons à les retrouver...
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