Désarapédisation

Elle est dans les bras de sa mère, éperdue, hurlante, agripée de tous ses ongles. Sa mère me regarde, de ce regard mi-défi (je vous l'avais bien dit) mi-décupabilisation (Vous ne feriez pas mieux).
Je prends l'enfant dans mes bras et sa mère me dit que c'est elle qui a voulu venir et qu'elle a changé d'avis en arrivant à l'accueil.
Et je respire un grand coup, car la leçon que je m'apprète à lui asséner est des plus cruelles:  Quand on dit quelque chose, il faut aller au bout de ses choix et les adultes sont là pour aider. Alors, tu vas lâcher maman et venir à l'école, puisque c'est toi qui l'a décidé.
L'enfant se calme. C'est cruel mais c'est cohérent, donc c'est rassurant.
Et la mère lui dit qu'il qu'elle viendra la chercher. Et moi comme une idiote de lui affirmer qu'elle doit faire ce qu'elle a dit comme maman fera ce qu'elle a dit, sinon je lui tire les oreilles.
Que croyez-vous qu'il advint?
Le père vint chercher l'enfant et le lendemain, j'ai attrapé la mère pour lui dire tout le bien que je pensais de son attitude.
"Mais je ne devais pas venir
- Alors , vous mentez à votre fille pour rien, parce qu'elle ne vous avait rien demandé
- Mais alors qu'est-ce que je dois faire
- Rien, ne pas lui mentir, affronter sa colère qui dure 10 secondes plutôt que de lui faire peur pour toute sa vie"

C'est simple, pourtant.