De retour à Babylone
J'avais huit ans, je visitais Berlin encore scindé en deux avec ma mère et ma grand-mère. J'aimais les vieilles pierres alors ma mère m'emmena au Pergamon Museum.
J'avançais dans un couloir en direction d'un salle qui contenait l'autel de Zeus à Pergame, perspective alléchante. Puis je basculais. Arrétée au milieu de mes pas, posée dans un miracle. Ma mère se retourne, s'étonne. "Eh bien, viens donc! Qu'est-ce qu'il-y-a? - Mais maman, je suis sous la porte de Babylone!"
Je suis restée là de longues minutes, captivée par cette machine à remonter le temps et j'en pleure à chaque fois que j'essaye de raconter cette scène.
J'en pleure à cet instant précis.
J'en ai pleuré quand, lisant "Le sortilège de Babylone" d'Ann Rice, je suis tombée sur ces lignes:
"Je suis entré dans le musée, à Berlin, pour pleurer devant la reconstitution de la porte d'Ishtar et de la voie des Processions par votre grand archéologue, Koldewey."
Ses personnages répondent à mon âme.