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Jour de colère
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5 janvier 2007

Femmes à l'écran 1-La peur de Cléo

left_cleoIl y cette deuxième scène, envoutante. Elle descend les escaliers sur une ritournelle de Demi, mais la légerté de la musique est en contradiction flagrante avec le vertige qui nous saisit, elle et moi. La peur est un poids qui l'attire au fond de cette cage d'escalier et rien ne la retient. Cléo a peur. Sa vie l'angoisse, sa mort aussi. Elle se retrouve impuissante et vaine, bloquée à cet endroit de sa vie.

Et nous voilà parties, en temps presque réel, à travers Paris, de 5 à 7 ; heures d'attente, de rien, les heures qui disparaissent car on les consacre à ses amants, des heures qui ne sont pas les heures de l'action, mais des heures de l'immobilité. Et plus elle marche, court pour essayer de se convaincre qu'elle a toujours prise, plus son monde s'effondre. Jusqu'au moment où le parc, la chose la plus vaine, anti-productive et immobile que l'on puisse imaginer, va la réconcilier avec elle-même.

C'est peut-être le plus beau film féministe que je connaisse. Il n'est pas vindicatif. Il n'y a pas de coupable, pas de péché, juste une femme qui souffre et les solutions qu'elle trouve à sa souffrance.

Merci, Mme Varda.

"Cléo de 5 à 7" d'Agnès Varda, France 1961.

NB: Si Jean avait été une demoiselle, il se serait appeler Cléo.

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