Mémoire des sens

Je me suis réveillée en sursaut à une heure et demie du matin. Une porte claquait dans mon rêve, un volet claquait à ma fenêtre . Le temps de descendre fermer les écoutilles à l'étage inférieur, l'orage s'est déchainé, en  trombes d'eau. le ciel était éclairé comme en plein jour. Je me suis recouchée avec le sentiment du devoir accompli. Jusqu'ici tout va bien...
Puis le bruit est arrivé, sourd, enflant. Il suivait la vallée d'ouest en est, venait vers nous très vite. Je l'ai reconnue instantanément, la trombe d'une tornade qui vient à notre rencontre.
Et tout à coup les mêmes réflexes qu'en 1999, où sont les enfants, est-ce que le cerisier va tenir, sinon, où va-t-il tomber, comment nous mettre en sécurité si la toit part.
Cinq minutes de panique, puis la trombe est passée, le cerisier a tenu, le vent est tombé, l'adrénaline est retombée.

Mais mon corps s'était souvenu du bruit et il avait violemment réagi. Il y avait bien longtemps que je n'avais ressenti cette peur élémentaire de perdre ma maison, ma famille, ma vie...

Comments

[Agnèsencolère]

Moi, ce serait plutôt un tourbillon, dans mes actes et mon esprit;une spirale qu'il me faut vite désamorcer sous peine de crash. Mais heureusement, j'ai rarement "peur".

[Marie]

Cette nuit là, je me suis postée derrière mes volets, exactement comme en 99, et j'ai regardé les choses voler dans le vent. C'est souvent comme ça quand j'ai peur: je me fige en face de ce qui me terrifie et je regarde.

[Clair d'étoile]

Sacré souvenir! L'instinct de survie : il ne s'est rappelé à moi qu'une fois, mais je me souviens encore de sa puissante efficacité, cela m'avait beaucoup impressionné. Sur la question du vent et autres maisons : régulièrement lors des orages, je me dis que l'abricotier est solide et que non, il ne va pas tomber sur le toit de ma chambre. Mais... Cela ne m'empêche pas d'y penser vraiment souvent.