Femmes à l'écran 3-Le souffle de Rose
Souvenirs-souvenirs...
Tous scotchés devant Titanic, d'aucun pleuraient comme des fontaines depuis le départ du bateau, quand à moi, rien, toujours rien. Et pourtant je savais qu'allait arriver ce moment où immanquablement ma gorge allait se serrer, le coup de sifflet presque final où Rose choisit de vivre envers et malgré tout (s).
Ce cauchemar récurent que je fais au bords du sommeil. Quelque chose de terrible m'arrive, mais je sais que ce n'est pas la réalité ou du moins que mon cerveau déforme la réalité, qu'il faut que je me réveille pour m'en rendre compte; qu'il faut que je crie pour me réveiller. Mais je n'y arrive pas, je fais des efforts désespérés mais aucun son ne sort de ma bouche. Jusqu'au moment où j'arrive, je retrouve mon souffle et je crie, dans mon rêve et dans la réalité, me réveillant...me sauvant aussi.
Autre film, autres personnages. Josiane Balasko, bousculant Sandrine Blancke pour la faire crier,car c'est le seul moyen qu'elle peux lui donner pour se protéger de son violeur de père. Encore un personnage qui ne veux pas se défendre pour elle mais qui accepte de se battre pour quelqu'un d'autre.
Crier, comme un souffle de vie, la magie de la respiration et ce sifflet comme vecteur.
Si la Rose de Cameron est longtemps pâlichonne, elle acquière dans cette scène toute sa puissance. La beauté de ce rôle est dans sa construction entre deux temps, deux actrices. Rose gagne car elle survie longtemps, très longtemps, parce qu'elle réussit à vieillir. En ce sens, c'est Rose âgée qui nous démontre la force posée que Rose jeune n'a fait que mettre en place. Une si belle promesse...